mardi 1 janvier 2013

Inventaire n° 10 - Kim, Ike, Ink, Etc



Commençons l'année en beauté...

THE INK SPOTS You always hurt the one you love

INK SPOTS
In Hi-fi

Label : Top Records/Gala Records
Année : 1957
Face A : 
Into Each Life Some Rain Must Fall - To Each His Own - Blueberry Hill - With My Eyes Wide Open I'm Dreaming - When The Saints Go Marching In - I'll Get By
Face B : 
I'd Climb The Highest Mountain - The Gypsy - You Always Hurt The One You Love - Whispering Grass - Making Believe

Genre : Doo-wop
10ème et ultime morceau de L'inventaire n°10 : You always hurt the one you love

Au commencement était le doo-wop... Genre essentiellement basé sur les harmonies vocales, abondamment diffusé en radio dans les années 30 et 40, il fera partie, avec le blues et la country, de la grande tambouille qui donnera le rock'n'roll. 
Avec les Ink Spots, on est sur le haut du panier : le quatuor fonctionne comme une machine de charme bien huilée, donne ses lettres de noblesse au style, séduit tous les publics sans distinction de couleur de peau ou de classe sociale, et reste, plus de 50 ans après sa séparation, un jalon de la culture musicale américaine. Les traces de son influence sont innombrables, de la basse parlée au milieu du morceau (que Presley reprendra dans Are You Lonesome Tonight), aux modulations de falsetto dont s'inspireront les chanteurs Soul des années 60 (en début de carrière, les Temptations citaient volontiers les Ink Spots comme première référence) et qu'on retrouve jusqu'à aujourd'hui dans les bêlements du R'n'B. On ne compte plus les utilisations de leurs morceaux dans les films, les séries, les pubs, etc.
Malgré tout, passer un disque des Ink Spots en soirée comporte toujours un risque : si la fille vous plante en vous traitant de vieux ringard, à vous de voir si vous jetez le disque et partez avec elle... Ou l'inverse.

THE BEAT Mirror In The Bathroom

THE BEAT
I Just Can't Stop It

Label : Go-Feet Records
Année : 1980
Face A :
Mirror In The Bathroom - Hands Off...She's Mine - Two Swords - Twist And Crawl - Rough Rider - Click Click
Face B :
Big Shot - Whine & Grine / Stand Down Margaret - Noise In This World - Can't Get Used To Losing You - Best Friend - Jackpot

Genre : Ska Pop
9ème morceau de L'inventaire n°10 : Mirror In The Bathroom

En 1980, en France, si vous étiez un "garçon rude", vous aviez les pompes à damier sur chaussettes blanches, la cravate et la longue veste en cuir sur une chemise unie, et un beau chapeau. 
Vous détestiez ces blancs-becs de Police qui injectaient du reggae édulcoré dans leur musique, parce que vous préfériez l'authentique ska de Jamaïque et leurs héritiers anglais sur le label 2-Tone (prononcer "Toutowne" et non pas "deux tonnes" comme le faisait un certain petit naïf de 10 ans à l'époque). 
The Specials, Madness (au début), Selecter, Bad Manners... et The Beat : 'de dieu, c'était le bon temps ! 
En fait, The Beat a sorti juste un single sur 2-Tone avant de fonder son propre label, Go-feet Records, dont le logo et les divers habillages étaient assurés par le génial Hunt Emerson. Du coup, ils étaient un peu à part, certainement moins aimés car moins bien distribués en France, malgré ce premier album d'une redoutable efficacité. Sonnant parfois plus proche des Australiens de Men at Work que de Madness ou des Specials, I Just Can't Stop It reste aujourd'hui aussi frais et tonique qu'une gifle en plein hiver. Pour preuve, ce single, Mirror In The Bathroom, curieux exercice de narcissisme schizophrène qui atteint, à l'époque, la quatrième place dans le top anglais. 
La fameuse Beat Girl au verso de la pochette
Une variante
Et les pas de danse sur le label

STRANGECARGO Kiss of the bee

STRANGECARGO
Hinterland

Label : N-Gram Recordings
Année : 1995  
Face A : 
Million Town - She Cries Your Name - Montok Point  
Face B : 
Hulaville - Kiss Of The Bee - El Ninjo
Face C : 
Crimes Of The Future - The Name Of The Wave - Say Anything 
 Face D : 
Lost In Blue - Hinterland - The Last Dream Of Lucy Mariner
Genre : Electro cotonneuse
8ème morceau de L'inventaire n°10 : Kiss of the bee

William Mark Wainwright, alias William Orbit, caméléon de la musique électronique a commencé à s'agiter à la fin des années 80. Il est l'inventeur d'un son souple et aérien, d'ambiances légères et quasiment oniriques qui vont très vite devenir le Graal de l'époque. Ses collaborations en tant que producteur pour Etienne Daho ou Madonna le rendent célèbre. Après ça, de U2 à Pink, en passant par Blur, Depeche Mode ou Robbie Williams, ils passeront tous entre ses mains 
A côté, ils sort des albums sous diverses identités plus ou moins connectées les unes aux autres (à titre d'exemple, Strange Cargo sera le titre de deux albums de William Orbit avant de devenir provisoirement son nouveau pseudonyme). Si sa techno mid-tempo s'avère plutôt destinée aux fin de nuits, voire aux boums de 16h, c'est aussi qu'il semble plus passionné par la construction d'univers sonores que par la dance music. Réécouter aujourd'hui Hinterland, c'est à coup sûr plonger dans un nuage ouaté, trempé dans la nostalgie d'avant-hier. C'est le contraire du punk, une musique apaisante, élaborée comme un mélange de plantes médicinales un peu fumeux : vos paupières sont lourdes, vos muscles se détendent, lorsque je claquerai des doigts, vous ne sentirez plus rien.
Comme toutes les tendances musicales, l'électro vieillit. Plus ou moins bien. Le producteur semble aujourd'hui un peu usé et se coltine des gloires passées (Madonna, encore...). Pourtant, on annonce le quatrième volet de l'aventure Strange Cargo pour cette année 2013...


FLIGHT OF THE CONCHORDS Foux Du Fafa

FLIGHT OF THE CONCHORDS

Label : Sub Pop
Année : 2008
Face A :
Foux Du Fafa - Inner City Pressure - Hiphopopotamus Vs. Rhymenoceros - Think About It - Ladies Of The World - Mutha'uckas - The Prince Of Parties - Leggy Blonde
Face B :
Robots - Boom - A Kiss Is Not A Contract - The Most Beautiful Girl (In The Room) - Business Time - Bowie - Au Revoir
Genre : Transgenre
7ème morceau de L'inventaire n°10 : Foux Du Fafa

Même s'il convient de s'avaler les deux saisons de la série homonyme pour bien comprendre le génie totalement insoupçonné du duo Flight Of The Conchords, écouter leur musique donne déjà une idée assez juste de ce que Bret McKenzie et Jermaine Clement apportent à un monde incrédule qui préfère regarder ailleurs plutôt que de voir la vérité lui éclater en pleine figure
Plus que de la parodie, les chansons de Flight of the Choncords révèlent l'essence de la pop et de ses dérivées, résumant bien souvent en un morceau ce que des générations de critiques rock (ce blog y compris) perdent leur temps à expliquer. Hip-hop, pop synthétique, disco funk... aucun genre n'a de secret pour eux. L'exemple le plus flagrant en est certainement le morceau sobrement intitulé Bowie qui concentre toute la discographie du génie dandy en 3 minutes 15. 
Pourtant, dans le mix nous avons choisi ce Foux Du Fafa, leçon de français par deux néo-zélandais qui n'ont absolument aucune idée de ce qu'ils racontent. Le tout joliment emballé dans une irrésistible bossa qui laisse à penser que ce terme débile de "musique du monde" trouve enfin son sens dans le savoir-faire indépassable de Bret et Jermaine.
Et maintenant : le voyage à la supermarché...


AL WHITE & THE HI-LITERS Thread The Needle

JERK ! SHAKE ! and VIBRATE !
Label : Soul City Records
Année : 2001
Face A : Bill Pinkney : I Do The Jerk - Roscoe And Friends : Broadway Sissy - Little Genie Brooks : The James Brown Bougelou - Jim Pipkins & The Boss Five : Mister C.C. - Gene Willis & The Aggregation : We Got It - Rupe Howard & The Jades : The Dip - Willie Wicher : Hoopy Doo - Reggie Powell : Do The Ape - Mel Williams : Sookie
Face B : The Persians : Let's Monkey Again - Jimmy Soul : Take Me To Los Angeles - Wilbur Reynolds & The Masters : Sweete'n - Sir Latimore Brown : Shake and vibrate - Allen Greene : Neck Bones - Dorothy Parker : Shindig City - Af-Tabs : The Broom - Al White & The Hi-Liters : Thread The Needle - Lester Young & The California Playboys : Funky, Funky Horse (Part One)
Genre : Rythm'n'Bogaloo
6ème morceau de L'inventaire n°10: Thread The needle

Encore une compilation qui rend fou.
18 morceaux sauvages, enregistrés dans les années 60, à la limite au début des années 70 par des groupes totalement inconnus. Pour  toute information, le verso de la pochette reproduit 12 étiquettes centrales des 45 tours d'époque (pourquoi pas les 18 ? Mystère...), qui nous renseignent au moins sur les labels d'origine : Unity, Emerge, C.B. Records, Cherie, Mary Jane, Coronado Records... Si ces noms fleurent bon le juke-box des "happy days", ils ne nous en disent guère plus. 
L'affaire se corse quand  on s'intéresse à la boîte qui a publié cette compilation en 2001. Des recherches sur la toile nous apprennent que Soul City Records était le nom de deux labels dans les années 60, l'un anglais, et l'autre aux États-Unis relativement et provisoirement connu pour avoir sorti les albums de The 5th Dimension...Rien à voir avec les responsables de ce Jerk ! Shake ! and Vibrate ! dont le label homonyme était basé à Berlin. Je dis "était" car ce Soul City Records semble avoir disparu de la circulation comme ses deux prédécesseurs : le nom est maudit !
Restent ces 18 morceaux terriblement funky : on y danse le jerk et le rythm'n'blues à tout va, les voix sont grasses, les productions brutes, les guitares clinquantes et les cuivres au cordeau.Il y a un ou deux instrumentaux bien saignants, et un pompage/hommage à James Brown dans les règles. 
La formule est galvaudée mais c'est pourtant vrai : il n'y a aucun déchet. Il y a même fort à parier qu'aujourd'hui encore, passer cette compil' en soirée, dans sa continuité, soit l'assurance de finir dans la sueur et la sciure, sur un sol jonché d'autres danseurs épuisés. 

LONG FIN KILLIE Hollywood Gem

LONG FIN KILLIE
Houdini

Label : Too pure records
Année : 1995
Face A :
(A) Man Ray - How I Blew It With Houdini - Homo Erectus - Montgomery - The Heads Of Dead Surfers
Face B :
Hollywood Gem - The Lamberton Lamplighter - Corngold - Idiot Hormone - Rockethead On Mandatory Surveillance - Unconscious Gangs Of Men

Genre : Rock onirique
5ème morceau de L'inventaire n° 10 : Hollywood Gem

Les radios n'ont pas passé ça : les morceaux avaient des structures inhabituelles, la voix aiguë du chanteur se mettait parfois à chuchoter, les textes étaient incompréhensibles, probablement intellos. Et puis d'où sortaient ces types avec leurs sonorités rock, folk, leurs mélanges farfelus d'instruments (violon, saxophone, contrebasse, percus, dulcimer...) et cette production feutrée et acoustique ? 
D'Écosse en fait. Le groupe existe pendant 3, 4 ans, pond trois albums invendables, tente la tournée américaine et disparaît. Luke Shuterland, le "leader", se reconvertit dans un projet trip-hop appelé Bows, écrit des livres, et va parfois jouer du violon avec Mogwaï... 
Dans Hollywood Gem, choisi pour ce mix, Luke Shuterland chante avec Ruth Emond qui assurera plus tard les vocaux pour Bows. Avec ses ruptures et cette espèce de frénésie légère, le titre donne une assez bonne idée de l'ambiance générale de l'album. Un album qui prend de la bouteille au fil des ans, idéal  pour une écoute nocturne, pendant une insomnie. 
Ah, une dernière info : sur The Heads of Dead Surfers (quel titre !) Mark E. Smith de The Fall vient poser sa voix de psychopathe. Rien que pour ça, ça vaut le détour.

DELROY WILSON Trying to conquer me

DELROY WILSON
Best of Delroy Wilson

Label : United Artists Records
Année : 1978
Face A : 
Trying To Conquer Me - Riding For A Fall - Run Run Free - Feel The Spirit - Get Ready - Troubled Man 
Face B : 
True Believer - Ungrateful Baby - Run For Your Life - Gonna Make It - Someone Gonna Cry - Impossible 

Genre : Reggae mélancolique
4éme morceau de L'inventaire n°10 : Trying to conquer me

Delroy Wilson a 18 ans quand il enregistre ce single sorti initialement sous le titre court de Conquer me. Sa voix donne pourtant l'impression qu'il a vécu, qu'il connait tout ça par cœur, qu'on ne l'y reprendra plus. Peut-être parce que la carrière de ce petit prodige a commencé dès l'âge de 13 ans pour le prestigieux label Coxsone Records
Mort à 46 ans épuisé par l'alcool, le chanteur laisse une grosse pile d'albums répartis sur une flopée de labels jamaïcains. Les quelques rééditions et compils CD ne sauvent qu'une partie de son travail. Le miracle opère pourtant sur la plupart des morceaux : la voix de Delroy Wilson donne une profondeur mélancolique, une tristesse pas franchement désagréable. Le genre de truc qui donne envie d'aller se resservir un verre... 

THE MABUSES That's how men drop

THE MABUSES

Label : Rough Trade
Année : 1991
Face A :
Cubicles - In The Long Run - Kicking A Pigeon - Brightmares - Mad Went The Barber - Diego N°1 
Face B : 
The Gibbon Walk - That's How Men Drop - Life In A Lifeboat - The Novice - Diego N°2 - We Rested Our Feet - Nightcap

Genre : Pop fantasmagorique
3ème morceau de L'inventaire n°10 : That's how men drop

The Mabuses est une véritable énigme, apparue à un moment où la pop anglaise commençait justement à perdre tout son mystère. 
Derrière ce nom inspiré par le personnage de Fritz Lang se dissimule un individu, Kim Fahy, responsable d'un mélange inédit aux vertus hallucinogènes. Ses chansons, sous l'apparence classique du format pop, accueillent d'étranges harmonies psychédéliques, des couches de sons d'origine plus ou moins identifiée, le tout monté sur des rythmiques heurtées, syncopées, donnant l'impression que le navire tangue. Influencé par le cinéma en noir et blanc et porteur d'un univers profondément original, Kim Fahy n'est ni en avance, ni en retard sur son temps, il est ailleurs, à chanter d'une voix enjouée ses paroles bizarres, souvent ironiques, parfois violentes, comme un diable sorti de sa boîte. 
Ni cet album, ni le suivant, dont le titre The Melbourne Method fait référence au film Arsenic et vieilles dentelles, ne rencontreront plus qu'un succès d'estime. En 2007, The Mabuses tente un retour  avec Mabused (album auquel ont collaboré les frères Nataf des Innocents) sans plus de succès. Dommage, celui qui a écrit un morceau intitulé Kicking A Pigeon est forcément un type hautement recommandable qui mériterait d'être enfin reconnu à sa juste valeur.

IKE AND TINA Baby (What You Want Me To Do)

IKE & TINA 
'nuff said

Label : United Artists Records
Année : 1971
Face A : 
I Love What You Do To Me - Baby (What You Want Me To Do) - Sweet Flustrations - What You Don't See (Is Better Yet) - Nuff Said (Part I)
Face B :
Tell The Truth - Pick Me Up (Take Me Where Your Home Is) - Moving Into Hip Style - A Trip Child! - I Love Baby - Can't You Hear Me Callin' - Nuff Said (Part II)
Genre : Rock'n'Soul'n"Groove
2ème morceau de L'inventaire n°10 : Baby (What You Want Me To Do)

Même si Ike Turner était un bel enfoiré, et même si la carrière solo de Tina la lionne s'est achevée dans un rock FM lourdingue, il ne faut pas oublier que la carrière du couple s'étale sur une grosse quinzaine d'années (de 59 à 75), une trentaine d'albums plus une bonne dizaine de live, et que l'on y trouve de quoi réveiller les morts et enflammer tous les dance floors neurasthéniques de ce début de XXIe  siècle. Reprises flamboyantes de standards de la pop ou du rythm'n'blues, compositions funky dynamitées par la voix surpuissante de Tina et quelques instrumentaux électriques du père Ike nourrissent abondamment une discographie qui n'attend que vous dans les bacs de soldes. 
'nuff said est au cœur de la meilleure période d'Ike et Tina, affranchie de l'influence Motwon/Phil Spector, marquée par un son plus dur, plus métallique, et des lignes de basse proprement irrésistibles signées par un certain Warren Dawson. La tension ne faiblit pas d'un bout à l'autre de cet album qui peut être considéré comme un des sommets de la discographie du couple infernal, à l'image de ce Baby (What You Want Me To do) dont vous ne sortirez pas indemne...

KIM FOWLEY Angel Of Fire

KIM FOWLEY
Hotel Insomnia

Label : Marilyn Records
Année : 1993
 Face A :
Failure Rock - 1983: Year Of The Bleeding Trees - Back On The Road To Nowhere - Citizen Kane - Precious Kate - Share The Night - My Foolish Heart
Face B : 
Angry Young Man - Where The Cactus Grows - Let's Rock'n'Roll Tonight - Teenage President Talking Blues - Angel Of Fire - I'm Crazy - He Is Very Pretty
Genre : Twisted Rock
1er morceau de L'inventaire n°10 : Angel Of Fire

C'est un pur fantasme de fan, une figure fantomatique de l'ombre, un héros underground : Kim Fowley était quasiment là au début du rock, sa route a croisé les légendes Gene Vincent, Phil Spector, Berry Gordy, The Seeds, The Byrds, Iggy and The Stooges, Jonathan Richman and The Modern Lovers, Kiss, Sonic Youth... Auteur, compositeur, chanteur, producteur, il a aussi composé pour, produit et lancé d'obscurs groupes qui n'ont existé que le temps d'un single. 
Sa discographie personnelle, riche de plus d'une vingtaine d'albums sur un tas de labels différents, reste un secret bien gardé. On le qualifie de dandy, on lui prête quelques pouvoirs surnaturels, quelque part entre Aleister Crowley et Dorian Gray, une vie extraordinaire dont il existe plusieurs versions sans qu'aucune ne soit certifiée. 
Il a aujourd'hui 73 ans. Peut-être...

Les grands de Manœuvre



Le professeur Philippe Manœuvre vous explique la différence entre le vinyle et le CD. Attention, ça vaut des points !