mardi 23 juillet 2013

UNO

Photo Maïlis Donnet

Environ 150 morceaux par 150 artistes ou groupes venus d'Angleterre, d'Espagne, de France, du Congo, de Cuba, de Jamaïque, d'Irlande, de Nouvelle-Zélande, d'Amérique du Nord, d'Allemagne, du Nigeria, du Brésil, du Japon, du Pérou... 

Autant de chroniques rapides pour donner quelques infos et anecdotes sur les morceaux et les groupes en question.

Rock, pop, jazz, afro-beat, funk, électro, reggae, bandes originales, hip hop, folk, surf music, psychédélisme échevelé, expérimentations électroniques, samba, salsa, bossa nova et caetera...

16 Inventaires d'une trentaine de minutes chacun en stock, et une tentative (réussie, quoique confidentielle) de mix en direct.

Vous êtes de plus en plus nombreux à écouter les Inventaires des Cercles Parfaits.
Alors on continue...

lundi 8 juillet 2013

Inventaire 16 - Troglodyte



Pour éviter la chaleur, une plongée au sous-sol où résonnent de drôles de bruits...

CHRISTOPHE That's Nothing

CHRISTOPHE/CLINIC
B.O. du film LA ROUTE DE SALINA

Label : Motors
Année : 1970
Face A :
Christophe : The Girl From Salina - Clinic : Sunshine On You - Clinic – Mississipi - Clinic : If All The Citys Watching - Clinic : Serenity - Christophe : The Girl From Salina - B. Gérard : Cold Water - Christophe : That's Nothing
Face B :
Clinic : The Road To Salina (Générique) - Christophe : Sunny Road To Salina - Clinic : The Chase - Christophe : The Girl From Salina - Christophe : Green Dream - Christophe : Red Mountain
Genre : B.O.
9°morceau de L'inventaire 16 : That's nothing

Le film est encore plus difficile à trouver que sa bande originale. Georges Lautner, sanctifié de son vivant pour avoir réalisé Les Tontons Flingueurs, a construit sa carrière en majorité sur une série de fleurons de la comédie française, complétées par quelques polars virils au tournant des années 70/80 avec Delon ou Belmondo. On lui doit cependant quelques films moins identifiables, plus personnels, comme l'étrange et sulfureux La Route de Salina, dont beaucoup se demandent aujourd'hui pourquoi il n'a pas été réédité en DVD. 
La bande originale, composée à parts à peu près égales par le chanteur Christophe et le trio anglais Clinic (qui n'a rien à voir avec le groupe de pop froide et intriguante apparu en 2 000)  est à l'image du film : tour à tour romantique, sensuelle, angoissante, planante, elle reflète une époque et un climat qui sentent un peu la fumette, mais gardent une grande force de séduction. 
Depuis que Tarantino a recyclé le morceau de Clinic, The Chase, pour la musique de Kill Bill, la bande originale de  La Route de Salina a été rééditée en CD avec un autocollant bien ringard : "Psychedelic music by Clinic". 
A l'origine, le 33 tours était sorti chez Motors, label français qui entre 70 et 85 édita essentiellement Christophe, Jean-Michel Jarre, les premiers Lavilliers, plus quelques oubliés comme le Belge exilé Ferre Grignard, le dandy de Paris Alain Kan ou le très mystérieux Synthetic Cha Cha Band... 

THE CAKE Fire Fly

THE CAKE
(first LP)

Label : Decca
Année : 1967
Face A :
Baby That's Me     - World Of Dreams - You Can Have Him - Medieval Love - Fire Fly - Rainbow Wood
Face B :
I Know - Mocking Bird - Ooh Poo Pah Doo - Stand By Me - What'd I Say
Genre : Sugar Pop
8°morceau de L'inventaire 16 : Fire Fly

Encore une histoire presque trop belle pour être vraie, un des secrets les mieux gardés de la musique pop... La légende est relatée en détail et en anglais sur le site Dangerous Minds
Pour résumer, on y lit la trajectoire de trois New-yorkaises jolies et douées :  Jeanette Jacobs, Barbara Morillo et Eleanor Barooshian. Dans l'émulation nocturne de la grande ville les demoiselles se rencontrent, cohabitent pour deux d'entre elles, choisissent de s'appeler The Cake,  écrivent spontanément ensemble et chantent dès qu'elles en ont l'occasion, dans les clubs branchés, les fêtes privées, et même dans la rue. Idylles avec Jimi Hendrix pour l'une, avec un membre des Animals pour l'autre et, un beau jour, la rencontre avec Greene et Stone, deux managers responsables, entre autres, du succès de Sonny & Cher
Ce qui va compliquer ce joli conte de fée est un bête malentendu : les "girls groups" des années 60 sont constitués de superbes interprètes, mais The Cake, en plus de se révéler un excellent trio vocal, compose ses propres morceaux. Pionnières en la matière, elles se heurtent à une industrie qui espère avoir trouvé les nouvelles Shangri-Las et préfère les cantonner aux chansons composées par d'autres. Tout juste si on leur accorde trois créations personnelles dans ce premier album emballé vite fait. Il suffit d'écouter ce Fire Fly pour comprendre qu'il y avait non seulement une véritable originalité, mais aussi une grande finesse dans l'écriture des demoiselles : harmonies vocales digne des meilleurs Beach Boys, portées par des mélodies teintées d'inspirations moyenâgeuses, avec juste ce qu'il faut de psychédélisme pour être dans l'époque...
Après un deuxième album un peu plus personnel, mais tout aussi précipité dans sa réalisation (et vachement difficile à trouver aujourd'hui !), des tournées avortées, une prestation télé annulée pour une histoire de soutien-gorge, un succès confidentiel, quelques tensions internes... le groupe disparaîtra en 1968 sans avoir jamais vraiment eu l'opportunité d'embrasser le monde. 
Talent gâché : restent les disques.

ALBERT AYLER Sun Watcher

ALBERT AYLER
New Grass

Label : Impulse!
Année : 1969
Face A :
Message From Albert - New Grass - New Generation - Sun Watcher
Face B :
New Ghosts - Heart Love - Everybody's Moving - Free At Last
Genre : Hot funky jazz
7°morceau de L'inventaire 16 : Sun Watcher

Deux tendances se côtoient, et peut-être s'affrontent chez Albert Ayler, saxophoniste américain apparu au moment où le jazz s'affranchissait des règles et des structures pour devenir... "free".
D'un côté, Albert est comme un poisson dans l'eau au sein de cette tendance expérimentale et s'époumone dans son instrument à la recherche de matière sonore inédite. Ça donne quelques pièces aussi audacieuses que difficiles à écouter, comme Bells dans lequel lui et son frère Donald à la trompette tentent pendant deux faces de faire sonner leurs cuivres comme des cloches... 
Et puis il y a un Albert Ayler moins radical peut-être, en tous cas plus enclin à faire danser les foules. Dans ces cas-là, ils s'entoure des rois du groove (ici la grosse basse ronflante de Bill Folwell et, tiens, Pretty Purdie à la batterie !) et s'empare des racines de la musique noire américaine. Ainsi le blues et le gospel donnent ici le ton général, sans que jamais on ait l'impression d'un retour en arrière. Il en résulte un album dopé à la caféine, dans lequel Albert Ayler ne se prive cependant pas de faire sonner son saxophone comme un animal sauvage et inconnu. Comme si l'homme avait finalement réussi à réconcilier ses deux tendances dans une musique éprise de liberté, mais campée sur ses deux pieds, solidement ancrés au sol. 

  

AQUARIAN AGE 10,000 Words In A Cardboard Box

NIGHTMARES IN WONDERLAND
Rubber Vol 3 (Compilation)

Label : Past & Present Records
Année : 1986
Face A : The Brain : Nightmares In Red - Focus Three : 10,000 Years Behind My Mind - The Pretty Things : Talkin' About The Good Times - Bamboo Shoot : The Fox Has Gone To Ground - Wild Silk : Visions In A Plaster Sky - Mark Wirtz : He's Our Dear Old Weatherman - The Lemon Tree : William Chalker's Time Machine - The Koobas : Barricades
Face B : Aquarian Age : 10,000 Words In A Cardboard Box - The Pretty Things : Mr Evasion - The Executive : Gardena Dreamer - The Chances Are : Fragile Child - Ipsissimus : Hold On - Edwick Rumbold : Shades Of Grey - The Penny Peeps : Model Village - Tomorrow : Revolution
Genre : Garage Psychédélique
6°morceau de L'inventaire 16 : 10,000 Words In A Cardboard Box 

Déjà évoqué à propos de la série Acid Dreams, le cas de ces compilations orientées vers les morceaux les plus barrés des sixties, toutes apparues à la suite de la fondatrice sélection de Lenny Kaye intitulée Nuggets
La collection Rubble compte au moins 20 volumes, regroupés sous des titres qui peuvent éventuellement sous-entendre une thématique, bien qu'à ce stade de remontées d'acide, il soit difficile de bien identifier la tendance de chaque album. Ainsi, si ce volume 3 fait la part belle aux envolées fleuries et aux morceaux déstructurés, on y trouve aussi quelques morceaux pop plus sages, respectant les structures classiques couplet/refrain. 
Pareil pour le choix des groupes, on passe des célébrités imparables (un titre des Pretty Things sur chaque face) à des formations très éphémères (les Bamboo Shoot ont-ils commis autre chose que ce The Fox Has Gone ?), en rencontrant au passage de faux inconnus : par exemple la formation de The Brain (Giles, Giles & Fripp), qui ouvre la première face, donnera plus tard naissance au groupe King Crimson.
Quant à Aquarian Age, qui partent en sucette au beau milieu de L'Inventaire 16, outre ce single qui ouvre l'esprit, on leur doit un album où ils reprennent les titres de la comédie musicale Hair, et c'est à peu près tout.
Pour une revue détaillées des compils'  Rubble, je vous renvoie directement au dossier complet établi sur le site Planet Gong : chaque album y est conté avec ses peines et ses joies, ses petites perles et ses grosses tueries...

ORQUESTA AMERICA Los Marcianos

FIESTA DEL CHA CHA CHA
Orquestas Aragon, Jorrin y America

Label : RCA Camden
Année : 1961
Face A : Los Marcianos - Por que llora el nino - Aprenda a bailar el cha cha cha - Sube y baja el telon - El bodeguero - La blusa azul
Face B : El Maletero - El Usurero Del Amor - Pimpollo - Calculadora - Trompetas en cha cha cha - Poco Pelo
Genre : Cha Cha Cha
5° morceau de L'inventaire 16 : Los Marcianos

Même s'il n'est pas encore prouvé scientifiquement que le cha cha cha sauvera le monde, de toutes façons nous n'avons pas grand chose d'autre vers quoi nous tourner. 
Sans savoir par quel hasard miraculeux cette compilation mexicaine est arrivée jusqu'ici, il serait dommage de la garder pour soi tout seul : 12 morceaux exécutés par 3 orchestres joyeux et chaloupés parmi les plus valeureux de l'époque. A lui seul, l'Orquesta Aragon a produit une soixantaine d'albums, dispersés dans le monde entier. La discographie des deux autres groupes est peut-être plus obscure, mais les titres présents ici laissent augurer un trésor enfoui. 
En témoigne Los Marcianos, qui raconte le débarquement des extra-terrestres venus danser le cha cha cha sur Terre, mais aussi l'irrésistible Pimpollo, le fringuant Bodeguero...  
Bah, je sens bien qu'un jour ou l'autre tous ces titres finiront dans le mix car, comme le dit le verso de la pochette  : "El disco es cultura"

GLUCK, SUDDEN, HOWARD & PIERCE Looking for a place to fall

I KNEW BUFFALO BILL
(Jeremy Gluck With Nikki Sudden & Rowland S. Howard Featuring Jeffrey Lee Pierce & Epic Soundtracks)

Label : Flicknife REcords
Année : 1987
Face A : 
Looking For A Place To Fall - Too Long - Gone Free - Hymn - Time Undone
Face B : 
Gallery Wharf - Four Seasons Of Trouble - All My Secrets
Genre : Rock from the vault
4°morceau de L'inventaire 16 : Looking For A Place To Fall

Pris individuellement, chacun des artistes qui participent à cet album fait déjà l'objet d'un culte. Nikki Sudden avec ou sans son frère Epic Soundtracks (c'est pas son vrai nom !) est une référence pour des groupes aussi divers et recommandables que Sonic Youth ou R.E.M.
Jeremy Gluck est le chanteur des Barracudas, sorte d'héritier destroy de Brian Wilson, naviguant entre le soleil du surf californien et les ténèbres du punk-rock.  
Rowland S. Howard est un guitariste australien qui a participé à deux groupes essentiels des antipodes : brièvement dans Crime+The City Solution, rendus populaires par une prestation mémorable dans le film Les Ailes du désir de Wim Wenders, et plus sérieusement dans Birthday Party où il jouait aux côtés de Nick Cave et Mick Harvey
Et puis, sur certains morceaux, s'invite la guitare brutale et poisseuse de Jeffrey Lee Pierce, âme damnée du Gun Club, mort à 38 ans d'excès d'un peu tout et de manque de clairvoyance.
Le résultat de cet assemblage hétéroclite pourrait être incohérent, voire indigeste, il s'avère plutôt fascinant avec ses 8 morceaux sortis du sous-sol, entre ballades brutes et rock tribal, habités par la voix d'un Jeremy Gluck qui s'expose sans retenue. Reste une production un peu bizarre qui maintient toute la violence sonore en retrait, comme si on avait eu peur qu'elle explose à la face de l'auditeur.
Dommage, on tenait presque un très grand disque !
 

THE JIMMY CASTOR BUNCH Troglodyte (Cave Man)

THE JIMMY CASTOR BUNCH
It's just begun

Label : RCA Victor
Année : 1972
Face A :
Creation (Prologue) - It's Just Begun - Troglodyte (Cave Man) - You Better Be Good (Or The Devil Gon' Getcha) - Psyche 
Face B :
L. T. D. (Life, Truth & Death) - My Brightest Day - Bad - I Promise To Remember - Creation (Epilogue)
Genre : Funky stories
3° morceau de L'inventaire 16 : Troglodyte

La quête du chasseur de vinyle ("crate diggers" en version internationale branchouille) est sans fin. Surtout lorsqu'on touche à certaines catégories littéralement inépuisables de la musique, comme le Garage rock des années 60, ou le Funk des années 70 (qui devient du "rare groove" lorsqu'on se croit le premier à déterrer un single perdu ou un groupe tombé dans l'oubli).
Jimmy Castor a vendu un million d'exemplaires de ce single Troglodyte, mais très peu en France. A priori, l'album qui le contient n'est même pas sorti chez nous. C'est bien dommage : la horde de musiciens qui accompagne le chanteur/saxophoniste détient la formule secrète. Il est particulièrement difficile de résister à la section rythmique qui, après une intro violoneuse, met tout de suite les pendules à l'heure sur le morceau titre It's Just Begun. Comme disait l'autre : "Ça groove sa race !". 
Même si l'album suivant (Phase Two) dilue parfois son funk dans le sirop, il serait temps de se pencher sérieusement sur la discographie de Jimmy Castor, musicien qui a écrit son premier succès à 16 ans (I Promise To Remember pour Frankye Lymon and the Teenagers, groupe dans lequel il prendra la place du leader) et s'est éteint en 2012 après une retraite bien méritée. 

Pour la petite histoire, l'album est un Dynaflex, c'est à dire un disque ultra-léger, presque souple, selon un procédé labellisé par RCA, à l'origine pour faire des économies sur la matière première. Ce qui ne l'empêche pas de sonner aussi bien qu'un de ces gros vinyles "180 grammes" actuels, dont le principal intérêt est de niquer le dos du D.J. !

POWER OF DREAMs Never Told You

POWER OF DREAMS
Immigrants, emigrants and me

Label : Polydor
Année : 1990
Face A : 
The Jokes On Me - Talk - Does It Matter - Much Too Much - Had You Listened - Stay
Face B :
Never Told You - Bring You Down - Never Been To Texas - Where Is The Love - Maire I Don't Love You - 100 Ways To Kill A Love 
Genre : Pop 90's
2°morceau de L'inventaire 16 : Never told you

C'est ce qu'on appelle un groupe mineur : émergeant dans le sillage d'House of love (dont ils reconnaissent l'influence, évidente à l'écoute de cet album) en pleine nouvelle vague "brit pop", Power Of Dreams se fait remarquer dès ses premiers singles, en particulier avec le très efficace 100 Ways To Kill A Love. Mais leur mélange acoustique/électrique et leur sensibilité à fleur de peau montrera très vite ses limites : certaines intros et certains refrains de ces 12 premiers titres offrent déjà de troublantes similitudes. Lorsqu'un groupe commence à se répéter dès son premier LP, c'est mauvais signe... 
Dommage, Power Of Dreams, qui revendiquait fièrement être le premier groupe irlandais de sa génération à se faire connaître sans l'aide de U2, avait quelques atouts dans sa manche, dont une écriture naïve mais sincère et une énergie contagieuse. Comme en témoigne Never Told You, en deuxième place dans le mix numéro 16. 
Craig Walker, chanteur et auteur des textes du groupe, avait aussi un certain recul sur les suiveurs de mode et les poseurs du rock, voir la chanson gentiment ironique Never Been To Texas. Après la dissolution du groupe il a assuré quelques belles parties vocales chez Archive, puis a récemment tenté de reformer son groupe. 
Comme tout le monde...

ROGER ROGER Unchartered Journey

ROGER ROGER
Chappell Mood Music 21

Label : Chappell
Année : 1969
Face A :
Running With The Wind - Ski Lift - Lucinda's Lullaby - Snuff Box - Night Ride - Noddy - Deep And Dark - Approaching Danger  - Underwater Garden  - Floating  - Unchartered Journey
Face B :
Like Wagner - Chamber Of Horrors - Police Patrol - New Bach Street - Choral In Rhythm - Jolly Bells - Martenot Themes 1 à 6
Genre : Illustration musicale
1° morceau de L'inventaire 16 : Unchartered Journey

Initialement connus des seuls professionnels, aujourd'hui très prisés des DJ et collectionneurs, les disques d'illustration, ou "library music", ou encore "stock" ou "production music", sont destinés, comme leur nom l'indique, à accompagner les créations sonores, pièces radiophoniques, publicités, jingles, films d'entreprise, documentaires, etc... 
Les compositeurs vendaient leur production à l'éditeur et n'avaient en théorie aucun droit de regard sur l'exploitation qui en était faite. Ce sont ainsi des séries entières, labellisées par des collections qui mettront en avant sur la pochette, selon les besoins, l'ambiance sonore (relaxation, aventure, fête, etc) le type d'instrumentation (guitares modernes, moog, ondes marthenot...) ou encore le style musical (jerk, polka, slow-jazz). 
Comme toujours, lorsqu'un phénomène de mode passéiste surgit, tout n'est pas bon à récupérer et de nombreux volumes sont des sommets de kitcheries ringardes. Mais certains de ces disques recèlent des chefs-d’œuvre instrumentaux inconnus, d'autant plus précieux qu'ils sont la plupart du temps courts et efficaces. Grooves meurtriers, impros jazz frénétiques, audacieuses expérimentations synthétiques et acoustiques  : si l'on est patient, curieux et courageux, on peut tomber sur du très lourd. 
Bien sûr, les noms d'artistes peuvent servir de repère, comme ici Roger Roger, dont la carrière, entièrement dédiée à la musique d'illustration et à l'accompagnement, passe du savoir-faire anecdotique à l'inspiration superbe. 

Certaines collections n'affichant pas le nom du compositeur, les découvertes des fouineurs n'en sont que plus savoureuses....  Et sinon, pour ceux qui n'ont pas le temps ou l'envie de faire le tri, il y a des spécialistes.