dimanche 13 octobre 2013

VINCE TAYLOR Shakin' All Over

VINCE TAYLOR and The Playboys
The Black Leather Rebel

Label : Rebel Records
Année : 1992 (compilation)
Face A :
I Like Love - Right Behind You Baby - Brand New Cadillac - Pledge My Love - Move Over Tiger - Watcha Gonna Do - I'll Be Your Hero - Jet Black Machine        
Face B :
20 Flight Rock - C'Mon Everybody - Shakin' All Over - Shot Of Rythm & Blues - Lovin' Up A Storm - Baby Let's Play House - Ready Teddy - Memphis Tennessee
4°morceau de L'inventaire 19 : Shakin' All Over

Il serait l'une des inspirations pour le personnage du Ziggy Stardust de David Bowie... Mais ça n'est qu'une des nombreuses légendes qui entourent Vince Taylor, chanteur à la fois mythique et pathétique, perpétuellement à contre-temps de l'histoire du rock. Il est anglais et s'appelle Brian Maurice Holden dans le civil. Il sort son premier 45t de rock'n'roll en 1958 et connaît un succès éphémère en Angleterre. Mais la violence qui entoure ses prestations lui ferme les portes des salles de concerts et court-circuite sa carrière discographique. Il dissout plusieurs fois son groupe de "play-boys", qui a vu défiler quelques pointures en devenir, dont un jeune guitariste appelé Jimmy Page... 
Alors que ses compatriotes (les Beatles, puis les Stones) envahissent les États-Unis, il ne devra son salut qu'à la médiocrité du rock français : brut et sauvage, il passe ici pour un vrai de vrai à côté des gentils "yé-yé". Résultat : c'est Barclay qui fera sa carrière. Une poignée de 45t, puis un album en 1961, habilement intitulé "Le Rock c'est ça" : Vince Taylor devient ainsi le premier d'une longue tradition d'expatriés anglophones qui ne connurent le succès que dans l'hexagone. Mais ça ne va pas durer : l'esprit "Salut Les Copains" prend le dessus. Vince lui-même sort un infâme 45t sirupeux, Mimi. Il y perd sa crédibilité et, du coup, le soutien du nabab Barclay qui le laisse sans maison de disques. Déclin fulgurant, drogue, alcool, crise de mysticisme, clochardisation et internement psychiatrique : Vince Taylor a droit à la dégringolade totale, malgré une poignée d'indéfectibles fans et quelques tentatives de retour dans les années 70/80. Il se retire en Suisse et se marie en 1983. Un cancer l'emporte en 1991.
L'année d'après sort cette compilation The Black Leather Rebel. Au verso de la pochette on peut lire "Vince has not yet had the breaks he deserves". Ce qui signifie approximativement "Vince n'a toujours pas eu le succès qu'il mérite". Peut-être. En tous cas, l'influence souterraine du félin du rock a ressurgi quelques fois au grand jour, que ce soit dans les excentricités de Lux Interior (The Cramps) ou la radicalité d'un Jamie Hince (The Kills). 
Et puis, de toute façon, un type qui compte le grand Pascal Comelade dans son fan club ne peut pas être foncièrement mauvais.

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