dimanche 8 février 2015

LALO SCHIFRIN Introit

LALO SCHIFRIN
Rock Requiem

Label : Verve
Année : 1971
A1 The Procession
A2 Introit
A3 Kyrie Eleison
A4 Gradual
A5 Tract
B1 Offertory Verse
B2 Sanctus Benedictus
B3 Agnus Dei
B4 Final Prayer

Genre : Jazz Rock Liturgique
8° morceau de L'Inventaire 31 : Introit

C'est l'un des monstres sacrés de la bande originale. On lui doit les musiques de Mission Impossible, Bullitt, L'Inspecteur Harry, Luke La Main Froide, Mannix, Le Kid de Cincinnati, La Fureur du Dragon... 
Lalo Schifrin est né en Argentine où Dizzy Gillespie le repère et l'embarque comme pianiste et, surtout, arrangeur. Sa carrière sera internationale mais aussi protéiforme. A côté des bandes originales qui feront sa fortune et sa célébrité, il construit progressivement une discographie où se mêlent sa formation classique, son amour du jazz et sa boulimie de toutes les formes musicales, des sonorités "pop" du moment aux expérimentations les plus audacieuses. Les résultats sont très variables, parfois même étranges. Comme le LP conceptuel The Dissection And Reconstruction Of Music From The Past As Performed By The Inmates Of Lalo Schifrin's Demented Ensemble As A Tribute To The Memory Of The Marquis De Sade, dont le titre à rallonge ne suffit pas à résumer un disque qui tient à la fois de l'anachronisme total et de l'objet intemporel. 
Le talent monstrueux du compositeur n'empêche pas quelques fautes de goût : on sent chez Lalo Schifrin une certaine forme d'opportunisme qui lui fait absorber toutes les modes musicales pour les intégrer avec plus ou moins de bonheur à ses œuvres. Ses deux albums de 1976 et 77 pour le label CTI souffrent ainsi d'une influence disco qui transforme parfois son jazz sophistiqué en tapisserie musicale.
Cinq ans plus tôt, il compose chez Verve ce disque étrange, dédié  "aux morts de la guerre de l'Asie du Sud-Est", une manière très personnelle d'évoquer la boucherie du Vietnam, assez éloignée de la pop contestataire de l'époque. Un étrange  requiem en neuf actes où une chorale toute liturgique se pose sur des rythmiques latino, rock, funky pour un résultat qui oscille entre les pires moments de Hair ou Jesus-Christ Superstar et quelques envolées vers des zones inexplorées de la pop mystique. Peut-être pas un chef-d’œuvre, mais à coup sûr une curiosité au sein d'une discographie dont on est loin d'avoir fait le tour. 
 

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